vendredi 5 décembre 2014

Jeff Koons - La rétrospective - Centre Georges Pompidou










Après les galeries les plus influentes, les maisons de ventes les plus prestigieuses, les collections de quelques milliardaires (Steven A. Cohen, François Pinault, Eli Broad et Dakis Joannou pour ne pas le nommer) l’artiste vivant le plus célèbre et le plus cher, Jeff Koons s’expose au Centre Pompidou.  A bientôt soixante ans, l’artiste américain n’a pas seulement droit à une exposition personnelle, mais à une rétrospective: "Jeff Koons - La Rétrospective". Prise en sandwich entre le Whitney Museum de New York et le Guggenheim Museum de Bilbao. C’est un artiste qui divise, encensé dans un délire collectif, peu osent le critiquer et pourtant ! En plaçant le principe de plaisir au cœur de la production et de la réception de l’œuvre de l’artiste, on se trouve dans une sorte d’aliénation artistique. L’Art doit-il se réduire à la seule notion de plaisir, du divertissement et de la décoration, ou celle du risque et de la création qui dérange, qui interpelle ?  L’exposition  du Centre Pompidou sera sans aucun  doute un gros succès d’entrées et de ventes de produits dérivés auxquels le travail de Jeff Koons se prête à merveille. L’artiste s’en tient aux deux médiums les plus classiques et les plus prisés par les collectionneurs : la sculpture et la peinture. Chacun son époque, Andy Warhol avait fait de Marylin Monroe, de Mao et des boites de soupes Campbell ses icônes et sa marque de fabrique, déclinées à l’infini… Jeff Koons a comme sources d’inspirations Michael Jackson et son singe de compagnie, ou l’univers de Disney (Titi, Dumbo, Popeye, Hulk, etc.) sans oublier certains emprunts aux mythes grecs et aux œuvres canoniques de l’histoire de l’art (la Vénus de Willendorf, le Torse du Belvédère, le Rapt de Proserpine du Bernin, etc.) de  façon à toujours renvoyer à parts égales l’art populaire et  l’art noble. Non seulement, l’artiste américain intègre à sa production les signes de la culture vernaculaire et du grand art, mais il utilise la communication, le marketing et le marché de l'Art comme de véritables médiums et c’est peut-être ça le plus intéressant, car c’est là, où il est le plus talentueux. La seule partie attachante de l’exposition est la période où il a failli devenir subversif en épousant l’ex-actrice porno italienne, la Cicciolina. Après un mariage d’un an, un enfant et une série d’œuvres  intitulée "Made in heaven/fait au paradis"... Cet embryon de paradis s’est transformé en produits de supermarché artistique du XXIe siècle, bling bling, ornés jusqu'à la caricature, très  malins, mais creux. Un Jeff Koons insipide entre une tranche de Marcel Duchamps et d’Andy Warhol.  Il y a la junk food, désormais il faut y ajouter le junk Art !
A voir jusqu'au 27 avril 2015 au Cnetre Pompidou de Paris.